dimanche 30 mai 2010

Le plus gros rongeur du monde

Avec un mètre de long et un poids de cinquante kilos, le capybara (Hydrochaeris hydrochaeris) est considéré comme le plus gros rongeur du monde. Cette grosse boule de poils, friande de plantes aquatiques, fréquente aussi bien les bords de rivière que les lagunes ou les marais.


Observer un capybara en Amazonie équatorienne est relativement difficile. Nous n'avons d'ailleurs pas encore eu cette chance. Notre première rencontre avec l'Hydrochaeridae se fait en réalité dans le centre de secours pour espèces sauvages Amazoonico, le long du rio Arujano. Ici, les animaux blessés, abandonnés ou issus du trafic illégal, retrouvent une vie paisible. Des volontaires du monde entier apportent leur soutien pour nourrir les réfugiés, entretenir leurs enclos et, lorsque cela est possible, les réintroduire dans leur environnement.


Amazoonico n'est pas la seule structure de ce type que nous ayons visité. Ces centres sont l'occasion d'ouvrir les yeux sur le scandaleux marché des animaux braconnés. Ils offrent aussi l'opportunité d'observer de près des espèces aux habitudes timides, telles l'ocelot ou l'anaconda. Et malgré sa semi-liberté, notre séance photo avec le capybara n'a rien perdu de sa magie.

lundi 24 mai 2010

Du poison à fleur de peau

Notre première motivation à découvrir l'Equateur est avant tout “herpétologique” : nous espérons déceler dans la jungle amazonienne d'étonnantes espèces de reptiles et d'amphibiens. Guidé par Felix, jeune Kichwa du village de Campo Cocha, notre première sortie en forêt comble nos espérances.

En fin de matinée, sous une chaleur écrasante, Marie-Anne discerne sur la litière végétale une minuscule grenouille de 2 cm aux couleurs éclatantes: un dendrobate à ventre tacheté (Dendrobates/Ranitomeya ventrimaculatus). Familiarisés avec le comportement de ces anoures terrestres, nous savons que l'amphibien peut nous échapper en quelques secondes. Nous tentons donc, à l'aide d'une branche, de canaliser ses déplacements pour tenter quelques prises de vue. Cherchant à fuir, le dendrobate saute dans toutes les directions mais termine malencontreusement sa course sur le bras de Marie-Anne : l'occasion parfaite de donner une échelle à notre photo !


La famille des Dendrobatidae regroupe des espèces de grenouilles particulièrement toxiques. Les anglo-saxons ont d'ailleurs l'habitude de les surnommer “poison frogs”. Leurs couleurs très vives ne sont ni plus ni moins qu'un avertissement aux éventuels prédateurs. Ces amphibiens sécrètent par la peau un puissant poison à base d'alcaloïdes, parfois mortel (pour quelques espèces du genre Phyllobates). Ce poison est dangereux lorsqu'il entre en contact avec les muqueuses. Mieux vaut donc éviter de se frotter les yeux ou mettre les doigts dans la bouche sans se savonner les mains au préalable !

mardi 18 mai 2010

Cache-cache en Amazonie

Début mai, nous nous envolons vers la plus grande forêt tropicale humide du monde : l'Amazonie. Nous choisissons comme porte d'entrée l'Équateur, pays d'Amérique du Sud coincé entre la Colombie et le Pérou. Notre périple débute ainsi à Campo Cocha, une petite communauté améridienne Kichwa qui lutte pour protéger 2 500 hectares de forêt primaire.


Ici, il n'est pas nécessaire de marcher des heures dans le sous-bois pour découvrir d'étranges créatures. A deux pas de notre cabane, à l'ombre de la végétation, des phasmes de 20 cm tentent de passer inaperçus. Mais notre oeil, maintenant bien affuté, ne se laisse pas prendre au piège...


Il existe plusieurs centaines d'espèces de phasmes, répartis majoritairement sous les tropiques. Ces insectes sont des spécialistes du camouflage et de la supercherie : imitant brindilles, feuilles, lichens, ils se fondent à la perfection dans leur environnement. Au-delà de ce mimétisme de forme (homotypie) et de couleur (homochromie), le phasme nous étonne par son comportement : en se déplaçant par à-coups, il donne l'impression d'une branche ballotée par le vent.


Nous ne résistons pas à l'envie de le taquiner du bout des doigts. Au premier contact, l'invertébré étend sa première paire de pattes dans le prolongement du corps, accentuant ainsi les traits de sa silhouette “arboricole”. Les phasmes ne sont pas les seuls à jouer ce cache-cache forestier. Plus que jamais, il nous faudra inspecter les moindres recoins de la végétation pour débusquer leurs concurrents...